Piloter la transformation énergétique de sites stratégiques 

Sur les sites de Saint-Aubin-lès-Elbeuf et de Vertolaye, l’enjeu est double : répondre à des besoins énergétiques élevés (chaleur, vapeur, procédés thermiques complexes) et intégrer des critères environnementaux dans des environnements exigeants en qualité, sécurité et traçabilité. 

Dans un contexte de hausse des coûts énergétiques, de cadres réglementaires évolutifs et de pression pour la souveraineté pharmaceutique, Euroapi a choisi d’anticiper : comprendre ses marges d’action, projeter des scénarios et bâtir une stratégie de décarbonation adaptée à la réalité de ses sites. 

Deux études d’opportunités pour passer de l’intuition à un plan d’action

Avec l’appui de l’ADEME, Euroapi a lancé des études d’opportunités* sur ses deux sites français. L’objectif : passer d’une volonté à un diagnostic fin et opérationnel. 

L’étude d’opportunité leur a permis de confirmer les idées qu’ils avaient, mais aussi de les chiffrer. Elle a apporté des éléments nouveaux et permis de structurer la feuille de route, avec une chronologie et une hiérarchisation prenant en compte les aspects économiques et de décarbonation, ainsi que les subventions potentielles. 

"Avec un plan structuré, nous avons commencé par économiser et récupérer l’énergie, avant d’investir dans de nouveaux outils.” Jean-Michel Jarry, Energy Leader Corporate d'Euroapi 

Les bénéfices immédiats ont été clairs : 

• Confirmation de certaines pistes techniques déjà pressenties (installation d’une chaudière biomasse sur le site d’Elbeuf, valorisation de chaleur, électrification ciblée) ; 
• Mise en lumière d’idées nouvelles : mutualisation des utilités, récupération en chaleur fatale, migration de la production d’énergie (ENR/électrification) ; 
• Structuration d’une feuille de route technique claire, priorisée et chiffrée avec des informations précisées sur l’obtention de potentielles subventions ; 
• Et l’affirmation d’un principe directeur : optimiser les consommations existantes, valoriser les ressources internes avant d’investir dans de nouveaux équipements de production d’énergie, afin de calibrer au plus juste les puissances nécessaires.  

"Ce travail a permis de conforter les pistes déjà identifiées, mais aussi d’ouvrir le champ à de nouvelles idées très concrètes, que nous avons pu intégrer à notre feuille de route.” Responsable technique du site de Saint-Aubin-lès-Elbeuf 

*L’étude d’opportunité du mix énergétique est un dispositif de l’ADEME et fait partie du programme PACTE Industrie 

Des compétences internes formées pour un pilotage durable 

L’étude n’a pas seulement produit un diagnostic : elle a structuré une véritable dynamique de transformation, dans un secteur où chaque ajustement technique peut impacter des équilibres critiques. Dans la chimie pharmaceutique, toucher à un procédé peut s’avérer délicat, tant les impératifs de qualité, de traçabilité et de conformité réglementaire sont élevés. C’est pourquoi Euroapi a fait le choix de sécuriser le pilotage interne de la transition, en formant en amont un référent énergie via le dispositif PROREFEI. 

Sur le site de Saint-Aubin-lès-Elbeuf, ce collaborateur a suivi le parcours PROREFEI* de l’ATEE avant même le démarrage de l’étude. Résultat : une compréhension fine des enjeux techniques, une capacité à interagir efficacement avec le bureau d’études et un relais structurant pour assurer la continuité après la phase d’analyse. 

"Former un référent énergie via PROREFEI avant de lancer l’étude, ça change tout. On gagne du temps, on comprend mieux ce qui est proposé, et on évite que ça retombe une fois le bureau d’études parti." Jean-Michel Jarry, Energy Leader Corporate d'Euroapi 

Cette anticipation a permis d’ancrer les recommandations de l’étude dans une logique de mise en œuvre réaliste durable voire adaptable sur certains sites étrangers. Le référent formé joue aujourd’hui un double rôle : contributeur technique pendant l’étude et chef d’orchestre de la mise en œuvre, garant de la montée en puissance progressive des actions. 

Chez Euroapi, la formation a été un prérequis à la réussite de la trajectoire de décarbonation dans un environnement aussi exigeant. 

En effet cette montée en compétence, a permis pour Euroapi : 

• D’outiller ses équipes techniques pour assurer la continuité de pilotage après l’étude ; 
• D’intégrer la dimension carbone dans ses arbitrages d’investissement (Évaluations en CAPEX et OPEX pour estimation des ROI en intégrant les potentielles subventions) ; 
• De démarrer des actions "quick win" sur l’efficacité énergétique dès les premières semaines : optimisation des purges, réglages thermiques, détection de fuites vapeur. 

*PROREFEI est un dispositif de l’ATEE et fait partie du programme PACTE Industrie 

Une vision carbone partagée, une trajectoire consolidée 

La décarbonation n’est plus perçue comme une contrainte technique ou réglementaire, mais comme un axe structurant de la performance industrielle. 

Les feuilles de route issues des deux études sont aujourd’hui : 

• Pilotées en interne, avec des comités réguliers de suivi, 
• Alignées avec les objectifs groupe (-30 % scopes 1 et 2 d’ici 2030), 
• Adossées à des indicateurs consolidés, partagés entre les sites et le corporate. 

L’approche méthodique a renforcé la maturité énergétique des sites, tout en posant les bases d’une démarche réplicable à d’autres unités du groupe. 

Mobiliser les équipes, s’appuyer sur le programme PACTE Industrie, construire une transition solide 

La réussite de cette démarche repose d’abord sur l’implication des équipes d’Euroapi et leur montée en compétences : techniques, HSE, direction de site, référents énergie… Tous ont su s’approprier les enjeux, traduire les résultats de l’étude en décisions concrètes, et construire une trajectoire alignée sur les contraintes du terrain. Dans un environnement aussi exigeant, cette capacité à faire émerger une culture bas carbone sans compromettre la qualité ou la sécurité est un marqueur fort d’engagement et de maturité industrielle. 

Mais Euroapi n’a pas avancé seule. L’accompagnement de l’ADEME a été un levier décisif, non seulement pour co-financer l’étude, mais surtout pour orienter la réflexion, challenger les hypothèses, et baliser le chemin vers une mise en œuvre efficace.