Laiterie Saint Père, fabricant de produits laitiers, a réalisé une étude d’opportunité sur le mix énergétique bas carbone pour décarboner son site industriel.

La Laiterie Saint Père est un acteur du secteur agroalimentaire spécialisé dans la fabrication de produits laitiers (lait, beurre, crème fraîche et desserts). Entreprise familiale créée en 1905, la Laiterie Saint Père fait aujourd'hui partie du groupe Agro-Mousquetaires.

La site produit 750 000 litres de lait par jour et comprend trois ateliers de production : 

  • un atelier lait (mise en bouteille/brique) ; 
  • un atelier beurrerie ;
  • un atelier desserts lactés et crème fraîche. 

La pasteurisation du lait est réalisée à une température de 72 degrés. Ce site fonctionne 24h/24 et 7j/7. 

Le profil énergétique du site est caractérisé par un fort besoin de chaleur (vapeur, eau chaude) et de froid (eau glacée) pour les procédés de fabrication. Le site a mené plusieurs actions énergétiques et en particulier de réduction des consommations d'énergie et d'eau (entre 2013 et 2015 : les consommations d'eau et d'énergie ont diminué respectivement de 18% et 14%, avec un volume de lait collecté qui a augmenté de 16%). À noter que le site est certifié ISO50001 et 9001, et n'est pas soumis aux quotas CO2.

  • 69 GWh/an

    Consommation énergétique totale moyenne

  • 63 %

    Part actuelle du mix énergétique d’origine fossile

  • Certification_2.webp

    9 863 TCO2e/an

    Bilan des émissions de GES

  • 130 kWh/t

    de produits finis. Indicateur d’efficacité énergétique moyen

  • L'étude d'opportunité sur le mix énergique bas carbone doit permettre à l'industriel d'avoir une vision exhaustive des solutions de décarbonation compatibles techniquement avec son procédé ainsi qu'une analyse multicritère (technique, énergétique, environnementale et économique) des principaux leviers d'action.

    Cet accompagnement vient en complément de l'audit énergétique pour proposer des solutions axées sur la décarbonation du mix énergétique du site industriel. Ainsi, 4 thématiques sont analysées :

    • La récupération de chaleur fatale ;
    • Les énergies renouvelables thermiques et électriques ;
    • L'électrification des process ;
    • La production d'hydrogène.

    L'étude aboutit à la construction d'une feuille de route de décarbonation à court et long terme (objectif à 2050). 

    L'accompagnement est conduit en amont d'éventuelles études de faisabilité, qui permettront quant à elles d'approfondir les solutions retenues par l'industriel.

  • L'accompagnement du bureau d'études Inddigo s'est déroulé en 7 étapes sur une période totale de 3 mois. Après une première réunion de lancement et une étude documentaire préalable, le site est visité afin de compléter le diagnostic technique, comprendre en détails les process et recenser l'ensemble des enjeux locaux.

    L'adéquation entre les besoins du site, les solutions et les ressources disponibles est évaluée. Les 4 axes de décarbonation sont investigués mais tous ne sont pas retenus. Par exemple, la production de solaire thermique a été abandonnée car elle est moins prioritaire que la valorisation de chaleur fatale. Par ailleurs, il semble plus pertinent de conserver les surfaces disponibles pour une production photovoltaïque.

  • À l'issue de l'analyse technico économique, 6 projets ont été identifiés :

    1. Récupération de chaleur sur les eaux usées a 26°C pour un potentiel de 1,4 GWh, via la mise en place d'une pompe à chaleur et d'un échangeur eau/eau. La faisabilité technique reste à consolider du fait des pH, températures et débits très variables de ces effluents.
    2. Récupération de chaleur sur les eaux glycolées à 75°C, pour un potentiel de 2 GWh, via la mise en place d'une pompe à chaleur et d'un échangeur eau/eau.
    3. Mise en place d'une chaudière vapeur biomasse (bois propre) de 3 MW pour une couverture de 86% des besoins.
    4. Mise en place d'une chaudière vapeur biomasse de 4 MW couplée avec un module ORC de 500 kWe qui permettrait de fournir 16% des besoins d'électricité du site. Ce projet est possible uniquement si le réseau de vapeur est converti en réseau d'eau surchauffée.
    5. Mise en place d'une centrale de panneaux photovoltaïques flottants sur deux lagunes de post traitement des eaux usées, pour une capacité de 3 739 kWc et avec 100% d'autoconsommation.
    6. Mise en place d'une centrale de panneaux photovoltaïques en ombrière, pour une capacité de 424 kWc et avec 100% d'autoconsommation.

    À noter : les projets 3 et 4 ne sont pas cumulables.

  • Le potentiel de réduction cumulé de décarbonation s’élève à 50% avec des temps de retour sur investissement maîtrisés grâce aux subventions. Il est important de noter qu’il s’agit de chiffrages moyens fournis à titre indicatif (étude de niveau opportunité) qui nécessiteront d’être affinés par une étude de faisabilité plus précise.  

     

    • Projet n°1
      • Investissement : 589 k€
      • Subvention : 265 k€ (CEE et Fonds Chaleur)
      • Temps de Retour Brut : 17 ans
      • Gain des émissions directes GES : 262 tCO2e / an (3%)
    • Projet n°2
      • Investissement : 583 k€
      • Subvention : 266 k€ (CEE et Fonds Chaleur)
      • Temps de Retour Brut : 9 ans
      • Gain des émissions directes GES : 366 tCO2e / an (4%)
    • Projet n°3
      • Investissement : 2 850 k€
      • Subvention : Fonds Chaleur BCIAT
      • Temps de Retour Brut : 10-15 ans
      • Gain des émissions directes GES : 3 963 tCO2e / an (40%)
    • Projet n°4
      • Investissement : 5 300 k€
      • Subvention : Fonds Chaleur BCIAT
      • Temps de Retour Brut : 10-15 ans
      • Gain des émissions directes GES : 4 140 tCO2e / an (42%)
    • Projet n°5
      • Investissement : 3 014 k€
      • Temps de Retour Brut : 6 ans
      • Gain des émissions directes GES : 301 tCO2e / an (3%)
    • Projet n°6
      • Investissement : 613 k€
      • Temps de Retour Brut : 11 ans
      • Gain des émissions directes GES : 36 tCO2e / an (0,4%)

  • Nous nous sommes appuyés sur cette étude pour étayer notre feuille de route énergie pour les dix prochaines années. Depuis la fin de cet accompagnement, un contrat pour une chaudière vapeur biomasse a été signé, un appel d’offres est en cours pour des ombrières et un avant-projet simplifié est lancé pour des panneaux PV sur nos lagunes.

    Eric SAPIN

    Responsable Utilités

    Laiterie Saint-Père

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